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Alice Guehennec, meilleure DSI de l'année 2020

Interview

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17/09/2021

Alice Guehennec (UTC GI 2002), vient d’obtenir un double prix décerné par IT for Business, le prix « DSI for good » et le grand prix « DSI de l’année ».

Ingénieur informatique UTC, diplômée en 2002, quel a été votre parcours depuis ?
Si je résume mon parcours, j’ai 20 ans d’expérience, la moitié passée dans le conseil et le service informatique et l’autre moitié dans des fonctions de direction de systèmes d’information. 

J’ai démarré ma carrière dans le Groupe Capgemini, comme ingénieur de développement et j’ai rapidement progressé. 8 ans plus tard, quand j’ai quitté le Groupe, j’étais Directrice d’une Business Unit (une petite entreprise) et je gérais 400 personnes. 

J’ai ensuite décidé de passer de l’autre côté de la barrière, côté client, pour avoir une vraie expérience de management de systèmes d’information et j’ai rejoint le Ministère de l’Intérieur en tant de Directrice adjointe des systèmes d’information de la Préfecture de Police. Cela a été une expérience passionnante où il fallait tout transformer et moderniser : des infrastructures informatiques, aux applications jusqu’à la gouvernance (sécurité, architecture, relations avec les directions métiers).

 Après 4 ans, ma mission terminée, j’ai continué à travailler pour le Ministère mais en tant que Consultante chez Accenture : j’ai ainsi pu participer à la réforme de l’Immigration en France ainsi que la digitalisation des forces de police dans le monde (solutions d’enquête, reconnaissance d’images, …).

 J’ai ensuite été chassée et j’ai rejoint le Groupe Sodexo pour être Directrice des Systèmes d’Information en France puis j’ai pris des responsabilités au niveau Groupe, notamment la mise en place de Data & Digital factories à l’échelle mondiale. 

 J’ai de nouveau été chassée 4 ans plus tard et j’ai décidé de rejoindre le Groupe Saur en tant que Directrice du Digital et des Systèmes d’Information Groupe, fonction que j’occupe depuis 2 ans.

A l’UTC étiez-vous investie dans une ou plusieurs associations étudiantes ? Si oui, cela vous a-t-il servi dans votre carrière ?

Oui, les associations à l’UTC, c’est important. J’ai participé à plusieurs associations telles que le Ski UTs, le club rock, l’intégration des nouveaux TCs, j’ai même été présidente du club de danses bretonnes. Si cela m’a servi, oui, surtout au début de carrière. Ce que vous apprennent les associations c’est de trouver des solutions, d’être malin, d’être débrouillard, de ne pas rester bloquer face à un problème. Et c’est l’ADN des ingénieurs de l’UTC, l’une des qualités reconnues par les employeurs vis-à-vis de l’école, les ingénieurs de l’UTC sont orientés solutions.

Vous êtes aujourd’hui Directrice du numérique et des systèmes d’information chez Saur, quelles sont responsabilités ?

Tout d’abord, mon poste est rattaché directement au Président du Groupe et je fais partie du comité de Direction Générale. C’est une mission passionnante car mon rôle est de réinventer l’entreprise et la manière dont elle délivre ses services grâce aux dernières technologies telles que la Data, l’Intelligence Artificielle, … Il ne s’agit pas d’une transformation informatique mais d’un projet qui touche l’ensemble des métiers de l’entreprise, qui modifie tous les processus.

Vous venez d’obtenir un double prix décerné par IT for Business, le prix « DSI for good » et le grand prix « DSI de l’année ». Pouvez-vous nous parler de votre projet de développement de solutions digitales qui préserve l’eau ?

A l’échelle mondiale, l’eau devient un enjeu fort, notamment en raison du dérèglement climatique : nous connaissons dans toutes les régions du monde à la fois des phénomènes violents tels que les inondations, les tempêtes, mais également des sécheresses de plus en plus fortes et régulières. Certains pays ont fait le choix de financiariser le secteur en créant des bourses de l’eau où la loi de l’offre et la demande s’applique. Ce n’est pas le modèle que nous voulons défendre chez Saur, la mission que nous nous donnons est de « défendre l’eau » : cela signifie défendre l’accès à une eau de qualité pour tous et réduire l’impact de nos métiers sur l’environnement. Les défis sont nombreux : optimiser le pompage de la ressource naturelle, limiter la consommation énergétique, réduire les pertes en eau, éviter les pollutions et enfin responsabiliser les consommateurs sur leur consommation. Tout cela n’est possible qu’avec le Digital : c’est l’utilisation des données venant de millions de capteurs qui nous permet d’optimiser, de prendre les bonnes décisions au bon moment, voire de prédire, avec de l’Intelligence Artificielle ce qui va arriver de manière à anticiper et faire évoluer les comportements. C’est un sujet passionnant avec au cœur la création d’une plateforme digitale pour l’entreprise, plateforme que nous avons créée en partant de 0 en moins d’un an. Ce prix récompense le travail de toute une équipe, mes 10 collaborateurs les plus proches et les 300 collaborateurs de la DSI qu’ils encadrent qui ont réussi cette performance en pleine pandémie de COVID-19.

Vingt ans après avoir quitté l’UTC, quels conseils pourriez-vous apporter aux étudiants d’aujourd’hui ?

D’abord, en sortant d’école, il est important de comprendre que vous ne savez pas faire grand-chose et que c’est à ce moment là que vous devez apprendre votre métier. Mon conseil est de commencer par rejoindre des grandes entreprises de service ou des grandes DSI car elles vont vous apprendre des méthodes de travail qui vont vous servir pendant toute votre carrière. Les startups, c’est sympa mais c’est la débrouille, tout le monde fait tout et elles ne vous apprennent pas la rigueur, l’organisation, la méthode. Alors passer vos 2 premières années dans une grande entreprise très structurée, c’est très important.

Le 2e conseil c’est, ne vous mettez pas de barrière. L’UTC est une très bonne école, reconnue, tout est possible tant que vous continuez d’apprendre et de relever de nouveaux challenges.

Peut-être avez-vous un message plus particulier pour les étudiantES ?

Oui, car je n’ai pas mentionné que je suis également présidente du réseau EllEau qui favorise la mixité dans le Groupe et le constat est que l’informatique est trop peu féminisée. Il y a 10 ans, les femmes représentaient près de 30% de la profession, nous sommes redescendus à 20% c’est trop peu. Comme je l’ai été par d’autres en sortant d’école, j’espère que mon parcours vous inspirera, et surtout je souhaite vous dire que vous avez une responsabilité importante vis-à-vis des générations qui arrivent après vous. Il semble que les orientations se déterminent très tôt, cela se joue dès le Collège et le Lycée. Alors vous aussi vous avez un rôle à jouer en tant qu’Etudiante : allez parler dans les Collèges et Lycées, allez faire connaître notre filière, suscitez les vocations des jeunes filles. Ce doit être la bataille de toutes et de tous car c’est la mixité qui crée la richesse des idées et fait avancer nos entreprises.

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